Le cinéma Argentin nous a habitués aux histoires qui tournent autour de l’amitié, sorte de religiosité latino-américaine. Au centre de la narrative Argentine se trouve, par excellence, la classe moyenne, qui est le prototype social très cher au pays de Gardel. «Les meilleures intentions» respecte donc cette tradition.
L’histoire que nous présente “les meilleures intentions” est une radiographie du pays après la profonde crise du système bancaire dans les années 90. Il s’agit donc d’une classe moyenne affaiblie, très touchée par la baisse de son pouvoir d’achat mais aussi par la dégradation de son rôle dans la vie socioculturelle Argentine.
Gustavo est un père de famille bordélique immature et très peu attaché aux conventions sociales. C’est donc un enfant, ou plutôt le grand enfant d’une famille qui est la sienne. Divorcé, mélomane, fan de River Plate, il essaie de partager ses passions avec ses enfants qui le suivent avec indulgence et naïveté.
Le rock Argentin c’est le play ground qui amuse la famille. C’est probablement aussi le leitmotiv principal de la réalisatrice qui gère les acteurs avec souplesse en les laissant trouver eux-mêmes les expressions corporelles appropriées.
Les meilleures intentions c’est probablement un film autobiographique, construit sur une mémoire intime. Une sorte d’hommage au bonheur de l’enfance bien saisi avec des détails qui ne peuvent être reproduits qu’avec nostalgie.
Tout au long du film nous avons une bande sonore qui oscille entre le punk et le garage typique de cette époque, une époque clé pour le rock latino-américain déjà bien influencé par le rock progressif des années 70. Une époque de transition, de liberté récupérée, de libertinage en développement et surtout de doutes.
Le seul personnage du film qui n’a pas de doute, qui est organisé, et qui est prêt à surmonter les conflits générationnels c’est Amanda, une petite fille incarnée par la jeune actrice Amanda Minujin, un grand talent qui interagit parfaitement avec Javier Drolas, le père.
Avec un travail de mise en scène d’époque bien réussi, l’entourage urbain nous offre une crédibilité bien soutenue par les couleurs propres à la X génération.
Ana Garcia Blaya est née en 1979 à Buenos Aires où elle a étudié les Sciences de l’Information et de la Communication. Elle débute dans la publicité en tant qu’assistante de production et mise en scène puis monteuse. Elle se tourne vers le cinéma en 2008 en participant à un atelier de scénario sous la direction du réalisateur Pablo Solarz . Elle y écrit son premier film Les Meilleures Intentions qu’elle réalise après avoir obtenu le prix INCAA du scénario du premier long métrage.